Interview Oceane Goursaud, avocate – « Il faut oser »

INTERVIEW
Oceane Goursaud est avocate à Nantes, fondatrice d’un cabinet de 4 personnes. Elle a répondu à quelques questions de Anne-Hélène Hamonic, fondatrice de Facilaw.

• Pouvez-vous vous présenter, et présenter votre cabinet en quelques mots ?

• Votre plus grande difficulté et comment vous y avez répondu ?

• Un point clé de votre organisation, de vos outils pour produire efficacement ?

• Un point clé votre développement, que cela soit pour votre communication ou la vente ?

• Si vous regardez derrière vous, quelle est votre plus grande fierté professionnelle ? comment avez-vous fait ?

• Si vous devez prodiguer un conseil, et un seul, à des confrères et consœurs, quel serait-il ?

• Pour finir, avez-vous une inspiration à partager ? Un livre, une vidéo, un compte sur les réseaux sociaux, un podcast…

Pour ceux qui préfèrent lire : 

« Interview Oceane Goursaud, avocate fondatrice de Majeli, par Anne-Hélène Hamonic de Facilaw – YouTube »

« Bonjour Océane je suis ravie de t’accueillir aujourd’hui. Donc Océane est avocate et la fondatrice d’un cabinet d’avocats à Nantes.

Mais je vais te laisser te présenter présenter ton cabinet en quelques mots tu le feras beaucoup mieux que moi.

Et ben écoute merci beaucoup Anne-Hélène merci pour l’invitation.

Donc effectivement je suis avocate à Nantes depuis 2013.

J’ai mon cabinet en centre-ville de Nantes où j’interviens essentiellement en droit de la famille et en droit pénal.

Et donc tes clients c’est plutôt des particuliers

C’est ça j’interviens à 99% pour des particuliers qui a invoqué le se pose des questions relatifs à leur famille.

Alors souvent dans le cadre des séparations des divorces et puis tout ce qui peut y avoir autour notamment relatif aux enfants

OK et il y a une équipe avec toi ou tu es toute seule ?

Ecoute j’ai la chance de voir ces derniers temps mon cabinet grandir j’ai commencé avec une assistante à temps partiel et puis qui depuis est passé à temps plein.

J’ai une élève avocate qui est arrivée l’année dernière et puis. Et puis ça s’est très bien passé ça a bien matché entre nous donc elle a prêté serment en décembre et elle exerce en tant que collaboratrice depuis quelques jours là pour cette nouvelle année 2023.

Et en même temps  je viens d’accueillir une nouvelle élève avocate à former.

Belle progression donc ta première collaboratrice ?

En fait exactement et puis tu l’auras remarqué ce n’est pas forcément un choix mais c’est plutôt agréable d’avoir un cabinet qui est pour l’instant 100% féminin.

C’est vrai tout à fait ok super.

Donc dans ton métier d’avocat quel serait ou qu’elle a été ta plus grande difficulté et comment est-ce que tu y as répondu qu’est-ce que tu pourrais dire ?

Alors la plus grande difficulté qui à mon sens est toujours en cours même si on apprend petit à petit à s’en défaire c’est le sentiment de pas être légitime.

Quand on débute on voit on voit de grands avocats qui ont plus de légitimité que nous qui ont plus l’habitude de parler.

Et puis de savoir trouver sa place et prendre son temps aussi se sentir légitime à prendre le temps.

Notamment dans le cadre des plaidoiries, parce qu’on est quand même dans une situation où la justice va pas très bien, où les magistrats ont énormément de dossiers et peu de temps pour les traiter.

Donc c’est vrai quand on arrive sur une audience où le magistrat 3 heures de retard il est 15h de l’après-midi il a toujours pas mangé.

On sait aussi que on va avoir tendance à vouloir aller vite pour soulager tout le monde et en réalité pouvoir prendre sa place.

Ca s’apprend aussi ce que j’essaye d’apprendre à mes à mes collaboratrices pour leur dire : voilà c’est dans notre intérêt aussi de prendre le temps.

De bien expliquer calmement les choses, même si effectivement je pense que c’est compliqué c’est compliqué pour chacun.

Tu disais que tu avais une équipe 100% féminine alors c’est peut-être une erreur d’interprétation de ma part, parce que c’est pas aussi un trait un peu féminin cette question de de la légitimité.

Moi je suis souvent surprise quand j’interviens dans les écoles d’avocat, que je propose aux élèves par exemple de prendre la parole.

De voir que naturellement c’est quand même plutôt les garçons qui vont même si la sur les bancs.

En face il y a beaucoup de il y a beaucoup de femmes, je trouve que c’est quand même un trait peut-être un peu plus féminin, je me trompe peut-être je sais pas ce que tu en penses.

C’est possible que ce soit un très féminin je pense aussi que on peut on peut le faire bouger. Et ça dépend aussi de la manière dont on est formé.

Je voyais une petite interview récemment qui m’a qui m’a beaucoup plu. Sur doctrine où il y a une interview de Julia Minkowski, qui expliquait que voilà elle avait été formé.

Dès le premier jour où elle a prêté serment, où elle a enfilé sa robe l’avocat associé lui a dit voilà maintenant tu es avocat tu es aussi légitime que n’importe lequel de tes confrères, qu’il ait 20 ans 30 ans de barre, ou que ce soit ton premier jour.

Et je pense qu’insuffler ça aussi aux jeunes ça leur permettra de d’avoir moins ce sentiment légitimité quand ils arrivent.

C’est vrai j’irai écouter de vous regarder du coup.

Peut-être on peut parler d’un point clé de ton organisation.

Est-ce que tu as des outils ou des méthodes pour être plus efficace dans la partie production.

Qu’est-ce que est-ce que tu peux partager une une astuce quelque chose qui pourrait aider tes confrères tes consoeurs ?

Alors écoute bah comme je te le disais en début d’interview c’est vrai que moi j’ai connu ces derniers mois une très grosse progression de mon cabinet.

Je me suis rendu compte que on faisait un peu tous la même chose c’est-à-dire on est la tête dans le guidon.

On réfléchit pas forcément à l’organisation de son cabinet et on en arrive à avoir un cabinet artisanal ce que j’appelle en rigolant à la papa. 

Parce que on fait les choses sans vraiment les structurer moi ce qui m’a ce qui m’a fait progresser.

Mais on va pas se mentir, j’avais été entouré de partenaires pour m’apprendre qu’on pouvait structurer, penser au process à la manière dont on faisait les choses et ce qui fait gagner énormément de temps.

J‘avais commencé immédiatement comme je me suis installée à prendre un logiciel de gestion. Et pour autant on se rend compte qu’on a des outils mais qu’on utilise à 10 ou 20% de leur capacité.

Et puis et puis une petite souris (😅) m’a dit que finalement l’outil il fallait pas d’abord penser à l’outil, mais plutôt besoin qu’on avait pour choisir le bon outil. C’est à ça que je m’emploie à l’heure actuelle.

Je regarde ce qu’on peut me proposer. Et puis surtout je profite des tests.  On a souvent des périodes d’essai pour voir si ça correspond vraiment à mon besoin.

Oui effectivement voir l’outil comme un moyen et pas comme une fin en soi,  c’est un bon un bon un bon levier une bonne une bonne réflexion.

Si on parle un peu de ton de ton développement. Pour la communication et pour la vente, est-ce que tu aurais aussi un point clé un conseil quelque chose qui pourrait que tu pourrais nous partager ?

Ecoute la communication je m’y suis mit récemment on va dire ça fait à peu près 6 mois. Et je pense que le meilleur conseil que j’ai pu recevoir et que j’ai pu et que je peux communiquer maintenant c’est oser simplement.

On a toujours la sensation on en revient un petit peu à la question de légitimité que les confrères vont avoir un regard assez critique sur ce qu’on publie.

Donc on veut communiquer de manière la plus précise possible la plus sérieuse possible en étant sûr qu’il n’y ait pas d’erreur de droit.

Et j’ai compris qu’en fait on se trompait de cible on communique pas pour ses confrères.

On communique pour les gens qui ont besoin de faire appel à nous pour faire connaître ce qu’on fait.

Et finalement c’est pas très grave si le poste est pas exactement parfait.

De la même manière que quand on commence à travailler ses offres on les améliorera.

C‘est pas parfait mais en tout cas ça le mérite d’exister.

Je pense que c’est quelque chose que je me répète à chaque fois ou quand je recherche un sujet mais ça va peut-être pas être parfait.

Mais au moins ce sera sorti et puis on peut on progresse au fur et à mesure, et ça ça m’a vraiment levé des freins.

Une phrase que j’aime beaucoup c’est mieux vaut un job fait qu’un job parfait et c’est typiquement ça. C’est un peu le principe des petits pas on commence effectivement c’est pas parfait. Mais c’est pas grave.

Puis j’ai vu que sur tes premiers post en tout cas tu avais eu des beaux des beaux succès, ça avait ça avait bien fonctionné, donc pour quelqu’un qui démarre bravo c’est chouette.

Merci beaucoup. Ce qui est assez plaisant finalement parce que c’est vrai qu’on s’en fait un monde c’est qu’on a des retours extrêmement bienveillants et positif des gens.

Beaucoup d’encouragement, et finalement c’est des freins qu’on s’est mis soi-même. Les retours sont souvent beaucoup plus bienveillants que ce qu’on aurait pu imaginer.

Je partage ce point de vue et si tu regardes un petit peu derrière toi quelle serait ta plus grande fierté professionnelle et comment est-ce que tu avais fait ?

Alors ma plus grande fierté professionnelle je pense que c’est mon premier dossier d’assises.

C’est d’avoir déjà osé y aller parce que je c’est des dossiers qui sont compliqués, c’est une pression qui est très forte.

Et on a vite tendance à se liquéfier au moment où on arrive.

Et je me souviens de ce premier moment où il a fallu se lever qui n’a pas été qui n’a pas été si simple.

Et finalement oser y aller je pense que ça fait partie de ces succès de ces moments où on se dit j’ai fait le grand plongeon et j’ai bien fait d’y aller.

OK et j’allais te demander si tu devais prodiguer un conseil à un seul un des confrères et des concerts qu’elle serait-il. Mais j’ai l’impression que par rapport à tout ce que tu viens de dire finalement ton mot du jour ce serait oser

Finalement ça serait oser.

J’ai quand même un vrai conseil et ce qui est pour moi l’essentiel j’essaie de transmettre à mes collaboratrices, aux élèves avocats, c’est soyez bienveillant avec les gens que ce soit la greffière que ce soit l’huissier audience et ayez un mot.

Intéressez vous réellement aux gens et au-delà du côté agréable parce que parce qu’on finit pour certains ça devient des amis ça vous permettra aussi de vous sortir beaucoup d’épines du pied dans des moments où on est tous dans le même bateau.

On le disait au début la justice va assez mal et quand on peut s’entraider parce qu’on a été sympa avec les gens c’est vraiment intéressé à eux ça fonctionne bien mieux.

Tout à fait non mais je rejoins ce point de vue, ok super.

Pour finir si tu avais une une inspiration à partager alors un livre une vidéo un compte sur les réseaux un podcast ce que tu veux ?

Alors ça serait des podcasts parce qu’en réalité moi je suis j’ai commencé comme ça à faire ma métamorphose de mon cabinet.

A me rendre compte que on était avocat, très bien, mais qu’on était aussi et peut-être avant tout entrepreneur.

Ce qu’on a tendance à oublier, donc j’ai deux podcasts que j’écoute encore très régulièrement qui sont ceux de Fleur d’avocat et Du vent sur sous la robe.

Les interviews sont toujours très sympas ça fait découvrir énormément de choses.

Et puis même si ce sont des avocats qui n’exercent pas dans le même domaine que nous on a toujours des choses à piocher.

Ca mélange de l’entrepreneuriat des découvertes des personnalités aussi et c’est vraiment les deux podcasts que j’ai grand plaisir à écouter.

Oui finalement c’est de la curiosité aussi sur d’autres façons d’exercer etc. Ca permet de se dire ah oui tiens, on pourrait faire comme si on pourrait faire comme ça, et c’est intéressant de manière générale d’être curieux.

Enfin en tout cas pour pour se dire mais effectivement on peut peut-être faire autrement. C’est ça et on se rend compte finalement que il y a énormément de choses qui sont possibles.

Qu’on peut faire évoluer le métier pour qu’il nous correspondent et qui nous aille vraiment comme un gant mais que c’est presque infini en fait c’est un petit côté grisant.

Alors il faut aussi savoir se concentrer parce que parce qu’il y a plein de choses à faire mais en tout cas c’est plein de beaux challenge pour l’avenir.

Merci beaucoup donc Océane Goursaud fondatrice du cabinet Mageli avocat.

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de partager tous ces conseils avec nous.

Je suis Anne Hélène Hamonic fondatrice de Facilaw. Mon job c’est d’aider les avocats à être plus performant à la fois sur la partie production. Bien communiquer et mieux vendre.  Tout ça pour être rentable et être serein quand on est avocat, c’est quand même des points importants.

Merci beaucoup Océane et à très bientôt

à très bientôt merci beaucoup Anne Hélène »

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