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Mise à jour de l’article Lexbase de 2019… QU’EN EST IL EN 2024 ?
La question revient souvent :
Est-ce vraiment indispensable d’être présent sur les réseaux sociaux lorsque l’on est un avocat ?
Pour y faire quoi précisément et sur quels réseaux ? Pour quelle valeur ajoutée notamment ?
Tant de questions légitimes… les réseaux sociaux pourquoi faire ? comment faire ? comment s’organiser lorsque ce n’est pas son métier ? quels outils pratiques pour être efficace ?
Les réseaux sociaux constituent clairement un réel levier de performance pour les avocats, que cela soit pour de visibilité de l’acquisition directe de clientèle, ou de la fidélisation.
Les avocats (et plus largement les professions du droit) doivent-ils être présents et actifs sur les réseaux sociaux ? Vaste sujet. Clairement nous concernant la réponse est oui, mais pas n’importe comment !
Nous ne pourrons probablement pas à mettre tout le monde d’accord (et ce n’est d’ailleurs pas l’objectif de cet article). Nous ne ferons pas non plus de vous des professionnels aguerris des réseaux sociaux (si c’est votre objectif appelez nous).
Si votre question est de savoir si on peut trouver des clients par les réseaux sociaux alors la réponse est aussi oui, mais là encore il y a une méthode.
Dans cet article, nous parlerons “réseaux sociaux”. Mais finalement, que doit-on entendre par réseau social ? Cette notion recouvre quel support (physique / numérique) ou média ?
Si nous devons faire un peu d’histoire, la notion de “réseau social” a été définie dès 1954. Elle s’entendait, en substance, comme des “liens d’amitié et de connaissance entre individus qui se reconnaissent un statut social à peu près égal” (source : Ludovic Boursin et Laeticia Puyfaucher ; Le média humain – dangers et opportunités des réseaux sociaux pour l’entreprise, Eyrolles, 2011).
Il s’agit davantage d’un réseau social physique…à l’évidence.
Plus récemment, avec le développement des réseaux sociaux, tel que nous l’entendons et le pratiquons aujourd’hui, les “CNIL européennes” (ancien Groupe G29 et désormais le Comité Européen de la Protection des Données ou “CEPD”) a donné une définition de ce que pouvait recouvrir cette notion de “service de réseau social”.
Dans un avis n°5/2009 sur les réseaux sociaux en ligne, le CEPD a considéré que le réseau social devait s’entendre comme une plateforme “de communication en ligne qui permet à tout internaute de rejoindre ou de créer des réseaux d’utilisateurs ayant des opinions similaires et des intérêts communs”.
Nous pouvons ainsi y intégrer toutes les plateformes permettant de créer une “communauté” d’utilisateurs ou de rapprocher des personnes autour d’un sujet ou d’intérêts partagés. On conçoit désormais le réseau social comme un réseau “digital”.
Pour résumer les développements qui suivent, nous répondrons de manière synthétique à trois questions essentielles :
- Pourquoi aller sur les réseaux sociaux ?
- Quel réseau social choisir ?
- Comment aller sur les réseaux sociaux ? 9 conseils concrets pour bien démarrer.
Pourquoi aller sur les réseaux sociaux ?
Nous n’allons pas vous abreuver de chiffres mais, les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- La population mondiale a dépassé les 8 milliards en 2024
- Il y a plus de téléphones portables que d’humains
- 93 % des internautes utilisent les réseaux sociaux
Les utilisateurs passent en moyenne 2 heures et 27 minutes par jour sur les réseaux sociaux, avec des millions d’utilisateurs, de personnes présentes sur les réseaux sociaux.
La réponse à la question “Pourquoi” est évidente. Les (vos) clients sont probablement sur les réseaux sociaux !
Au-delà de cette dimension statistique, pour aller sur les réseaux sociaux, il est recommandé de s’interroger sur les sujets suivants (parmi d’autres).
Quels peuvent être les intérêts des réseaux sociaux pour les avocats ?
Pourquoi être présent sur les réseaux sociaux ? Quel intérêt ont les réseaux sociaux pour mon activité professionnelle ? Les raisons peuvent être multiples :
Être visible tout simplement. Plus besoin de vous contenter de la plaque de porte au pied de l’immeuble, vous avez désormais la possibilité d’être visibles bien au-delà de votre rue, de votre ville.
Bien entendu l’objectif n’est pas de faire de vous tous des community managers ou influenceurs. Plutôt d’être au clair sur ce que vous voulez en faire.
Créer du lien avec votre réseau.
Grâce aux réseaux sociaux, vous conservez un lien avec vos contacts, vos clients. Ils entendent régulièrement parler de vous. En conséquence, cela peut contribuer à améliorer votre réputation et augmenter la fidélisation.
Diffuser.
Vous écrivez des articles, par exemple sur votre blog ? C’est bien. Cependant, il faut que vos contacts fassent la démarche d’aller sur votre site internet, ce que feront peut-être des prospects qui vous cherchent, mais probablement moins votre réseau déjà existant (clients, partenaires etc.). Or, si vous utilisez les réseaux sociaux vous pourrez pousser facilement vos publications qui seront alors nettement plus vues ! Les publications arriveront ainsi plus directement auprès de vos contacts. Et, cerise sur le gâteau, cela améliore votre référencement.
Communiquer sur vos services
Vous pouvez utiliser les réseaux pour transmettre des nouvelles de votre structure : vous avez un nouveau domaine d’expertise ? une offre de conseil ou en lien avec une nouvelle réglementation ? N’hésitez pas à utiliser les réseaux sociaux pour le faire savoir !
Veille
Les réseaux sociaux peuvent constituer un outil de veille extrêmement utile. En effet, la lecture de revues juridiques est très utile pour le fond et l’analyse, mais il y a souvent un délai entre une nouvelle jurisprudence (par exemple) et la réception dans votre boîte aux lettres de la revue qui en fait l’analyse. Les réseaux sociaux, pour peu que l’on travaille bien sur la liste des contacts en fonction des thèmes qui nous intéressent, constituent un outil de veille très puissant car l’information y est partagée de façon très rapide.
Curation
Heureusement pour publier sur les réseaux sociaux, vous ne serez pas obligés de rédiger des articles chaque semaine. Puisque vous allez faire la veille évoquée dans le paragraphe précédent, il est aussi possible, et même conseillé, d’utiliser les publications d’autres sources, ne serait-ce que des médias reconnus ou des institutions, en les partageant.
L’idéal étant, en tant qu’expert que vous êtes, d’ajouter une ligne de commentaire pour apporter une plus-value à la re-publication, votre vision de juriste dont c’est le métier. Ainsi, vous pourrez démontrer votre expertise de façon concrète. Par exemple pour une jurisprudence intéressante : qu’est-ce que cela apporte ou change ?
D’autant que si votre cible est un non-juriste, ou un juriste qui n’a pas le temps, il est important d’expliquer simplement sans jargon l’intérêt. Peu de chance que votre lecteur prenne le temps de lire en détail, et encore moins comprendre en quoi cela a un intérêt.
Marque employeur
Les cabinets d’avocats ont souvent des difficultés à recruter et conserver les bons profils. Les réseaux sociaux peuvent contribuer à améliorer ce que l’on appelle la marque employeur, par exemple pour diffuser une offre d’emploi, mais peuvent aussi mettre en avant la qualité de vie au travail de votre structure (les locaux, les évènements en interne, l’arrivée d’une personne…). Cela peut contribuer à votre attractivité. Besoin de recruter ? On vous aide à mettre en avant votre attractivité, pour attirer les talents, puis les retenir !
Quels réseaux sociaux choisir pour son cabinet ?
Quels sont les réseaux sociaux à utiliser quand on est avocat ?
Ne vous dispersez pas : à moins d’avoir d’énormes ressources (en interne ou en déléguant), il convient de bien choisir les réseaux que vous allez utiliser. Mieux vaut en avoir moins mais bien les utiliser.
Votre critère de choix devra être fait en fonction de la stratégie choisie, de votre cible : Utilisez les réseaux de vos clients ou prospects.
C’est sûrement LE réseau social de prédilection. Il peut être utile si vous avez des cibles de clientèles de pros ou pour les recommandations de confrères. Vos clients sont des particuliers ? ne négligez pas non plus pour autant, vos clients ont sûrement un métier et peuvent y être !
Jusqu’à il y a quelques années, Linkedin était, pour faire court, comme une énorme base de données compilant des CV, il y avait finalement assez peu de publications d’actualités. Cela a beaucoup évolué et c’est désormais devenu le réseau social professionnel incontournable.
Il existe deux types de pages : Le profil individuel et la page entreprise.
Sachant que pour administrer une page entreprise, il faut être nommé administrateur et donc avoir une page individuelle.
Voici quelques premiers conseils pratiques pour faire une page individuelle efficace :
- Soignez votre vitrine en insérant une photo professionnelle. N’utilisez pas la photo prise lors de vos dernières vacances !
- Il est aussi conseillé d’intégrer une bannière, pourquoi pas votre logo avec une phrase d’accroche ? Cela peut être facilement réalisé en quelques clics avec un logiciel comme Canva qui propose une version gratuit intéressante.
- Prenez le temps de compléter votre profil et notamment le titre et le résumé, qui sont les premiers éléments vus par les visiteurs. Suscitez l’intérêt !
- Renseignez les coordonnées : site internet, autres réseaux sociaux…
- Indiquez votre expérience, vos compétences et autres. Eventuellement formulez en fonction de ce qui peut avoir un intérêt pour votre lecteur.
Facebook n’est clairement pas le premier réseau social professionnel auquel on pense en tant que juriste. Cependant, selon votre domaine d’activité, il n’est pas nécessairement à exclure d’office. Vous travaillez pour des particuliers dont la tranche d’âge est très présente sur ce média ? Vous avez des prescriptions d’anciens de votre école, désormais confrères, et qui sont beaucoup sur Facebook ? Alors cela peut être utile vous concernant. Les groupes peuvent être une piste à envisager.
Il conviendra de réfléchir au format : la page Facebook semble être une bonne piste, mais pour rejoindre les groupes vous aurez besoin d’un profil. Tout est question de stratégie marketing, encore une fois.
Avec deux milliards d’utilisateurs actifs chaque mois cela offre un beau potentiel aux professionnels du droit pour se connecter à un large public.
Sur Instagram les visuels priment : photos, images, infographies, vidéos…
Le public d’Instagram est généralement plus jeune que Facebook, donc là encore cela dépend de votre cible. Instagram peut être une bonne piste pour le recrutement et la marque employeur : attirer les talents pour votre équipe.
X (ex Twitter)
Orienté BtoB et BtoC on y écrit des messages courts (280 caractères, contre 140 à l’origine). Twitter peut s’avérer utile pour les avocats sur deux aspects principaux :
- En curation et veille.
- Pour le barreau Twitter : l’entraide entre confrères.
Tik Tok
60 % des utilisateurs ont entre 16 et 24 ans, un public plutôt jeune. On commence à y voir des avocats. Peu y sont, mais ceux qui sont présents ont des chiffres de visibilité assez impressionnants. Il serait intéressant de savoir si cela a permis de générer des missions.
Youtube
YouTube est plus un média social (social media en anglais) qu’un réseau social mais c’est vraiment un outil à ne pas négliger tant la vidéo est le média qui monte à grande vitesse. 2 milliards d’utilisateurs avec un public immense.
Il existe plusieurs types de vidéos : de la vidéo institutionnelle à la vidéo pour parler d’un sujet, comme on écrirait un article. Avoir une chaîne où on publie régulièrement des vidéos est donc une stratégie efficace. On peut bien sûr faire appel à un professionnel, on peut aussi tourner des vidéos avec un smartphone. Alors les médias sociaux, une piste pour votre cabinet ?
Comment aller sur les réseaux sociaux ? 9 conseils pratiques
Voici quelques conseils pratiques pour bien démarrer, savoir comment communiquer sur les réseaux sociaux pour un avocat.
Conseil 1 : Respect des règles déontologiques
Il nous semble important de rappeler en substance les règles déontologiques relatives à la communication des avocats sur Internet.
Nous pouvons assumer que la publicité de l’avocat est autorisée. Une évidence pour certains, mais le chemin est encore long pour se l’autoriser pour d’autres. Le retour d’expérience, notamment lors d’échanges avec des avocats lors de formation par exemple, nous montre que le sujet est encore compliqué à mettre en œuvre.
Certains avocats sont encore mal à l’aise avec l’idée d’être actif sur les réseaux, se montrer. La peur de mal faire est bien présente aussi.
Soyons clair. Les textes de référence et notamment le Règlement Intérieur National prévoit que la publicité personnelle s’entend de toute forme de communication destinée à promouvoir les services de l’avocat (article 10.1 du RIN).
Peut-on considérer que la participation d’un avocat à un réseau social constitue une forme de communication destinée à promouvoir ses services et ainsi être qualifiée de publicité ? Tout dépendra de l’objectif poursuivi par l’avocat lors de l’utilisation des réseaux sociaux. Mais à l’évidence, si la finalité d’un post diffusé sur Linkedin est de faire la promotion des services de l’avocat, il s’agira de publicité.
C’est d’ailleurs le sens de la décision du CNB, au titre de laquelle dès lors qu’un compte professionnel de l’avocat sur un réseau social ou relatif à la gestion d’un blog avait pour objet d’assurer la promotion des services de l’avocat, ce support constitue une publicité personnelle (CNB, Comm. RU, avis n°2011-054 du 19 déc. 2011).
Quelle conséquence en pratique ? Toute publicité doit être déclarée en amont au Conseil de l’Ordre. Cela signifie-t-il que vous devez déclarer tous les comptes ouverts sur les réseaux sociaux ? C’est le conseil donné par le barreau de Paris en tout cas dans son guide.
Sur le sujet des réseaux sociaux, le RIN prévoit que “l’avocat participant à un blog ou à un réseau social en ligne doit respecter les principes essentiels de la profession” (article 10.5).
Si certains ont encore des doutes, la règle est claire. L’avocat peut être présent sur les réseaux sociaux sous réserve de respecter les principes déontologiques fondamentaux.
Quelques exemples :
- respect du secret professionnel : on ne dévoile pas le nom de ses clients sur les réseaux ;
- prohibition des mentions dénigrantes ou comparatives ;
- respect des termes de son serment : probité, notamment !
A titre d’illustration, un avis du service de la déontologie du Barreau de Paris du 31 janvier 2017 n°28909, rappelle que :
- La création d’une page de réseau social (« Facebook ») dédiée à un cabinet n’est pas en soi contraire aux principes déontologiques, sous réserve de respecter les principes déontologiques
- La présentation du cabinet doit refléter la réalité (par exemple, ne pas indiquer de mention de spécialisation si la spécialité n’est pas acquise).
- La nature des publications sur la page doit être strictement professionnelle.
- Ajoutons que les profils professionnels des avocats doivent refléter leur statut et faciliter leur identification conformément aux dispositions régissant toute forme de communication. Ainsi, il incombe à l’avocat de clairement identifier son profil professionnel en mentionnant son nom complet ou le nom abrégé du cabinet, éventuellement précédé ou suivi du terme « avocat ».
Une dernière question qui est souvent posée : Puis-je diffuser une décision de justice ?
Avant de communiquer une décision de justice, l’avocat doit garantir son anonymat et indiquer clairement si celle-ci est définitive ou non.
C.Déont. Paris, avis n°123/348425, 24 déc. 2021, publié : « La diffusion d’une décision de justice non-anonymisée, en particulier lorsque sa divulgation au public serait manifestement de nature à porter atteinte à la sécurité ou au respect de la vie privée des personnes concernées, est contraire au principe de prudence édicté à l’article 1.3 du RIN».
Maintenant que ce pré-requis est validé, parlons de la suite…
Conseil 2 : Définir votre stratégie et vos objectifs
Pour ne pas partir dans tous les sens, il faut déjà déterminer où vous voulez aller, et ensuite comment.
Donc comme pour toute communication, il faut définir votre stratégie, puis vos objectifs.
Stratégie
Commencez par vous poser quelques questions utiles, dont voici une liste, bien sûr non exhaustive :
- Qui sont vos clients :
- Quelle est notre cible ? (vous pouvez regarder le principe de “Persona”, ce qui est important c’est la personne physique, pas juste l’entreprise si vous travaillez avec des pros).
- Qui vous êtes :
- Quelle est notre identité ?
- Nos valeurs et points forts ?
- Ce qui fait qu’un prospect viendra nous voir plutôt que quelqu’un d’autre ?
- Pour les réseaux sociaux en particulier :
- Quel est l’objectif de la démarche ? Notoriété, présence sur les réseaux, nouveaux clients, référencement naturel, fidéliser… Quel type de message nous souhaitons diffuser ?Quels sont les outils ou les supports appropriés ?
- Quels sont les ressources à mobiliser ? (budget mais surtout temps) etc.
Besoin d’aide pour déterminer et formaliser votre stratégie ? parlons-en !
Objectifs
Une fois la stratégie réfléchie, il faut déterminer des objectifs.
Une méthode qui fonctionne bien est la méthode SMART.
Cela signifie que votre objectif devra être
- Spécifique,
- Mesurable,
- Atteignable,
- Réaliste
- Temporel.
Votre objectif peut porter, par exemple, dans une phase de démarrage, sur le volume des publications :
“Je veux poster une publication toutes les semaines, sur Linkedin, et ce pendant 6 mois.”
A la fin de la période, vous analysez le résultat. Vous avez alors deux possibilités :
- Vous n’avez pas réussi ? Peut-être que l’objectif était trop ambitieux ou que vous n’avez pas pris les moyens nécessaires (pas assez de temps alloué, l’équipe n’est pas formée…). Alors ajustez l’objectif ou augmentez les moyens.
- Au contraire à la fin de la période choisie vous avez atteint l’objectif ? Alors vous pouvez passer à un nouvel objectif. Dans l’exemple présent, vous pouvez soit augmenter le volume, la fréquence, soit changer complètement d’objectif. Par exemple, le nombre de personnes ayant vu votre publication, ce qu’on appelle la portée. Ou encore le trafic sur votre site en provenance des réseaux sociaux. Les exemples ne manquent pas.
Conseil 3 : Quel type de compte ? Entreprise, individuel…
Vous avez choisi le ou les réseaux sociaux, maintenant il faut vous interroger sur le type de compte à chsoir. Une vraie question qu’il convient de se poser avant de démarrer, et qui nécessite qu’on s’y attarde un peu.
Protégez votre vie personnelle
Avant toute chose, au-delà de la question du compte individuel / entreprise, gardez en tête une règle fondamentale : distinguez votre vie privée de votre vie professionnelle. Distinguez donc votre compte professionnel et votre compte personnel !
Et un conseil en passant : assurez-vous d’avoir une bonne hygiène… numérique ! Paramétrez vos comptes personnels afin que seuls vos “amis” puissent accéder à des données personnelles. Vos clients, votre employeur ou vos collaborateurs n’ont pas à disposer d’informations relevant de votre vie privée, qui pourraient être, le cas échéant, utilisées contre vous. Les contentieux prud’homaux regorgent d’exemples de ce type. Les avocats sont aussi concernés.
Comment choisir le type de compte ?
- Sur LinkedIn il faudra de toute façon avoir un profil personne physique pour avoir une page entreprise. La page entreprise permet d’avoir une vitrine pour le cabinet. Il faut cependant avoir en tête que l’algorithme favorise nettement les publications émanant de profils personnes physiques.
- Sur X (ex Twitter), il n’y a qu’un seul type de compte, on peut donc créer un compte au nom de son cabinet, de son entreprise, ou bien à son nom personnel en tant que personne physique.
- Sur Instagram ou Facebook (groupe Meta) il existe plusieurs types de comptes, chacun ayant ses particularités.
Sur certains réseaux, on peut choisir l’anonymat pour avoir la parole plus libre, ou bien communiquer sous son nom pour en faire un véritable outil de communication.
La publication sur un compte entreprise sera peut-être plus institutionnelle. Il faudra choisir qui pourra publier sur ce compte, une seule personne qui aura donc la fonction de “community manager” ? Les dirigeants (associés…) ? Toute l’équipe ? Un tiers à qui on délègue ?
Conseil 4 : Déterminer les règles du jeu
Une autre question à laquelle on pense rarement au démarrage mais qui a pourtant son importance, notamment pour X, Instagram… : Dans le cas de création de comptes individuels qui est propriétaire du compte ? Que deviendra ce compte lorsque la personne quittera l’entreprise ?
Assez logiquement, un compte individuel d’un collaborateur lui “appartient”. Lors de son départ du cabinet, il peut souhaiter poursuivre l’utilisation de son compte. Afin d’éviter toute mauvaise surprise, anticipez ces sujets dans une charte informatique par exemple, ou, à tout le moins, dans un document rappelant les règles aux collaborateurs ou salariés qui intègrent le cabinet.
Autre question propre au statut d’avocat collaborateur libéral : sur quelle entité communiquer ? pour l’activité que l’avocat aimerait développer au titre de ses dossiers personnels et / ou pour le cabinet ? le plus simple sera certainement d’en parler. De nombreuses questions peuvent se poser sur le sujet.
N’hésitez pas à écrire votre propre règle du jeu. Que vous soyez seul ou plusieurs à publier déterminez le cadre. Vous pouvez le formaliser au travers d’une « charte éditoriale ».
Vous pouvez ainsi y inclure, par exemple, les sujets suivants :
- Quel type de contenu souhaitons -nous publier ?
- Qu’est-ce qu’on ne souhaite pas communiquer ? (sujets politiques etc.)
- Quel temps on s’autorise à y passer ?
- Le collaborateur peut-il disposer d’un compte professionnel individuel ?
- Quelle(s) règle(s) quant au contenu diffusé ?
- Quelle(s) règle(s) mettre en place en cas de départ ?
- Qui peut publier ? A quel rythme ?
Déterminer ces règles au démarrage permet d’éviter toute ambiguïté, que tout le monde ait la même règle du jeu.
Conseil 5 : Soyez vous-même
Vous êtes plus de 76 000 avocats en France. Vous pouvez vous sentir noyé dans la masse, comment exister ? Le premier conseil que l’on pourrait vous donner : « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris », Oscar Wilde.
Dans ce contexte, il est essentiel pour les avocats de se poser les bonnes questions dès le départ : Qui suis-je en tant que professionnel du droit ? Qu’est ce qui me différentie de mes confrères ?
Car avant même de songer à se démarquer, il est primordial de connaître sa propre identité professionnelle. Se lancer dans une démarche de branding sans avoir une compréhension approfondie de soi-même n’aura pas les résultats escomptés.
En effet, le risque est grand que le message véhiculé ne reflète pas fidèlement qui vous êtes, ce qui pourrait entraîner un manque d’authenticité et une difficulté à vous identifier à cette image.
De plus, adopter un style qui ne correspond pas à votre personnalité peut rapidement devenir inconfortable et peu convaincant pour vos clients potentiels.
Ainsi, avant de chercher à vous distinguer, prenez le temps de vous connaître et d’identifier ce qui vous rend unique dans votre pratique juridique. C’est sur cette base solide que vous pourrez ensuite construire votre propre style et attirer l’attention dans ce marché concurrentiel.
Besoin d’aide pour déterminer et formaliser ces aspects ? parlons-en !
Conseil 6 : Régularité
Soyez réguliers ! Il est plus efficace de ne poster qu’une publication par semaine, mais de le faire dans la durée, que de poster énormément pendant trois mois pour ensuite relayer son compte aux oubliettes.
Nous avons tous en tête des blogs, comptes et autres qui ont ainsi connu un bon démarrage mais qui ont vite disparus. D’ailleurs conseil pratique en aparté : dans ce cas n’hésitez pas à supprimer ces comptes ou blogs, rien de pire qu’un blog dont le dernier article date d’il y a 5 ans.
Pour vous aider à être régulier on vous invite à relire le paragraphe sur les objectifs SMART.
Conseil 7 : Limiter son temps sur les réseaux
Si la création d’un compte ne prend généralement que quelques minutes, et est gratuite, le volume de publications à lire ou diffuser peut rapidement devenir très mangeur de temps. L’usage des réseaux sociaux est chronophage. Pour limiter cet effet, fixez-vous des règles. Par exemple :
- Réservez-vous des créneaux (deux ou trois) dans la journée pour prendre connaissance des dernières actualités ;
- Fermez la page après en avoir pris connaissance pour éviter d’y revenir trop rapidement ;
- Privilégiez des heures de consultation à “temps perdu” (attente en audience, déplacement en train, au cours du déjeuner, etc.).
Conseil 8 : Et si on a un commentaire désagréable ?
Ce conseil correspond à une réelle crainte que l’on peut avoir au démarrage. Et si quelqu’un mettait un commentaire qui ne me convient pas ? Il faut savoir que le risque est relativement différent selon les réseaux sociaux.
Sur X (ex Twitter), la parole est très libre, on aime « râler », le risque peut donc exister. Sur d’autres réseaux sociaux, comme LinkedIn, le risque est nettement plus limité !! C’est un réseau social professionnel, les dérapages sont vraiment rares, d’autant que les personnes communiquent nécessairement sous leurs noms.
Cependant, s’il vous arrive un jour d’avoir un débat houleux voici le conseil : ne jamais réagir “à chaud” à un commentaire diffusé sur un réseau social.
Cette recommandation est encore plus vraie qu’on exerce la profession d’avocat (ou plus largement en tant que professionnel du droit)… Déontologie oblige.
Conseil 9 – Démarrer et poster !
Le plus difficile c’est souvent le premier pas. Voici donc quelques pistes pour vous aider à démarrer votre la création de contenus :
Etape 1 – Idéation : Soyez curieux. Ecoutez des podcasts, lisez, … dès qu’une idée vous vient pour un potentiel post, notez là ! sur un carnet ou un tableau Trello, peu importe tant que c’est noté.
Etape 2 – Structuration : Une fois que nous avons toutes nos idées en main, il est temps de passer à l’élagage. Quelles sont les idées les plus prometteuses qui méritent d’être développées davantage ? C’est là que nous devons faire preuve de clarté et de pédagogie dans nos choix. Notre objectif est de transformer ces idées brutes en concepts solides et bien définis.
Etape 3 – Ecriture : Maintenant, c’est à vous de jouer devant la feuille blanche. Ne vous mettez pas trop de pression dès le départ ; commencez simplement. L’important est de donner forme à vos pensées, de les rendre tangibles sur le papier. Privilégiez des contenus courts.
Etape 4 – Relecture : Une fois que vous avez terminé votre premier jet, c’est le moment de traquer les répétitions, de peaufiner le contenu et de vous assurer d’une cohérence globale. Il est crucial de ne pas jongler entre plusieurs idées à la fois. Vous pouvez également envisager de lire votre texte à voix haute ou de le faire relire par quelqu’un qui n’est pas expert dans le domaine juridique, surtout si votre public cible ne l’est pas. Limitez surtout le jargon.
Astuce outil : Publer pour programmer ses posts
En bonus ? un outil pour aider à devenir plus efficace ! Avocats, découvrez dans ce tuto comment Publer peut devenir votre outil pour devenir efficace sur les réseaux sociaux sans y passer ses journées. 😉
Publer fait partie des outils permettant d’être efficace sur les réseaux sociaux. Nous l’utilisons au quotidien chez Facilaw.
Vous êtes avocat et vous voudriez mieux communiquer sans y passer vos journées ? alors découvrez Publer.
Cet outil permet plusieurs choses, parmi lesquelles :
- préparer ses posts en amont,
- poster le bon jour à la bonne heure,
- gérer efficacement son calendrier éditorial,
- travailler en solo ou à plusieurs… 😀
A tester !
Nous l’utilisons au quotidienn dans sa version gratuite.
Les points négatifs ? Il n’est pas possible de programmer des vidéos depuis la version gratuite.
Nous concernant les points positifs sont supérieurs aux négatifs, à vous de faire vos choix.
Pour conclure ?
De manière générale, gardez en tête que vous êtes tenus par des règles et principes déontologiques, y compris sur les réseaux (secret professionnel, probité, modération, courtoisie, confraternité, etc.).
Cependant, ne laissez pas des tiers prendre en main votre e-réputation. Maîtrisez-là ! La réputation de l’avocat sur Internet et, plus précisément, sur les réseaux sociaux passe par la mise en place de plusieurs actions.
L’idée générale est de ne pas être passif, et donc subir, mais bien d’être acteur de sa réputation et…de son hygiène numérique. Travailler sur son image de marque.
Cela passe par la prise en main et l’usage des réseaux sociaux. Communiquer sur son cabinet, son équipe, ses compétences (ou spécialités lorsqu’elles existent) ou ses services ou offres constitue un moyen parmi d’autres de maîtriser sa e-réputation.
Vous pouvez aller jusqu’à structurer votre « Inbound marketing« , qui consiste à attirer des prospects qualifiés, les engager, pour les faire entrer dans votre cabinet.
Pour conclure, il semble assez logique que l’avocat puisse utiliser les réseaux pour sa veille ou faire la promotion de ses services. Sous réserve d’identifier le support le plus adapté à sa cible et aux valeurs qu’il souhaite défendre.
Si nous devions ne retenir qu’une seule idée : nous vous invitons à démarrer l’expérience si vous en avez l’envie par un réseau : Linkedin. Avec celui-ci, vous ne pouvez pas vous tromper !
A vous de jouer !
Article Lexbase Les avocats et les réseaux sociaux font-ils « bon ménage »
Article Lexbase « Les avocats et les réseaux sociaux font ils bon ménage ? » Par Laetitia Le Metayer et Anne-Hélène Hamonic, Facilaw
Pour découvrir l’article original de 2019 : Les avocats et les réseaux sociaux font ils bon ménage ?
Lire l’article Lexbase original (PDF)
Le site Lexbase
par Laetitia Le Métayer, avocate en droit du numérique au sein du cabinet de
Conseil en propriété industrielle Sparlann, Anne-Hélène Hamonic, Fondatrice de Facilaw
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